- moco
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• 1854; o. i.♦ Arg. mar. Marin toulonnais; par ext. Provençal. « Jamais un chtimi n'aura l'air aussi sale qu'un moco sale » (J.-R. Bloch). « Pépé le Moko », film de Julien Duvivier.Moco(mont) point culminant de l'Angola, situé dans le plateau de Bihé, à l'ouest du pays; 2 620 m.⇒MOCO, subst. masc.Vieilli, péj.A. — Arg. des marins. Marin provençal, notamment de Toulon ou de Marseille (p. oppos. aux marins bretons dits ponantais). La Marine française se divise en deux grandes races: les Moco et les Ponantais, Bretagne et Provence, gens du Nord et gens du Midi (A. DAUDET, Jack, t.2, 1876, p.110). Tout était gageure et pari pour ce moco (LA VARENDE, J. Bart, 1957, p.49).B. — P. ext., fam. Provençal. J'ai habité Marseille et je sais imiter l'accent des mocos (S. BOUBÉE, Le Testament d'un martyr ds FRANCE 1907).Prononc. et Orth.:[
]. Formes mocco (L. DAUDET, Médée, 1935, p.231), moko (RICHEPIN, Truandailles, 1891, p.253). Étymol. et Hist. 1. Ca 1854 arg. des marins «marin toulonnais ou languedocien» (s. réf. ds ESN.); 1876 (A. DAUDET, loc. cit.); 2. 1901 p.ext. «méridional» (Y. NIBOR, La Chanson des Cols bleus, p.105: Des jeun's mocott' au frais minois [ici au fém.]; av. 1907 (S. BOUBÉE, loc. cit.). Orig. obsc. Ce sobriquet serait tiré d'une loc. prov.: soit em' acò, 'm' acò «avec cela, moyennant cela; ensuite; pourtant» fréq. employée par les Provençaux, et parfois prononcée 'm' ocò (MISTRAL t.1, p.872c, s.v. emé), soit coum'aco «comme ça» abrégée souvent en m'aco ou m'oco (DAUZAT, Arg. guerre, 1918, p.111). Cette hyp. est appuyée par le parallèle de chtimi, qui sert aussi à désigner les habitants d'une région d'apr. des mots caractéristiques de leur parler (cf. Ch. SCHMITT ds Z. rom. philol., t.91, pp.310-338). Selon ESN., moco serait tiré de mococo «singe du Mozambique» [en fait «sorte de maki de Madagascar», 1765 BUFFON, Hist. nat. Quadrupèdes, t.XIII, p.173], ou du néo-zélandais moko «tête tatouée» 1859, s. réf. [maori moko «sorte de dessin en tatouage, qui, reproduit sur un contrat, a valeur de signature», 1832-34 DUMONT D'URVILLE, Voy. autour du monde, t.2, p.227].
ÉTYM. 1854; orig. incertaine.❖♦ Argot mar. Marin originaire du Sud de la France, de la côte méditerranéenne, par oppos. aux marins des côtes occidentale et septentrionale (Atlantique, Manche, Mer du Nord); spécialt. (marine de guerre) marin toulonnais. || Les mocos et les bretons, et les chtimis.0 Tout fragile que soit un teint de blond, jamais un chtimi n'aura l'air aussi sale qu'un moco sale.J.-R. Bloch, Sur un cargo, p. 128.♦ Par ext., argot. Homme originaire du Sud de la France, et, plus particulièrement, du Sud-Est, de la Provence.
Encyclopédie Universelle. 2012.